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Par Laurence Gilly
8 juil. · 10 mn à lire
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Newsletter #13 - Agressivité en management : atout ou limite ?

Thématique : Management & Pouvoir

Bonjour à toutes et à tous,

J’espère que vous allez bien en ce début d’été, période souvent synonyme de préparation des vacances mais aussi de course effrénée 🤯 pour clore une to-do list interminable.

Pour ma part, je suis en pleine forme et ravie 😊 de vous retrouver pour ce nouvel article, le dernier de notre série sur la thématique "Management & Pouvoir" avant les vacances.

Mes ressentis du jour :

💙 Plaisir : la perspective d'un été en Provence, au pays des cigales, de Pagnol et de Giono. L'énergie, la couleur et la lumière de ce paysage me revitalisent constamment !

☹️ Déplaisir : notre contexte politique actuel...

💡 Découverte : la lecture d’un ouvrage vraiment intéressant : Le mirage du leadership à l’épreuve des neurosciences de James Teboul et Philippe Damier. Il explore les mécanismes freinant nos capacités de coopération. J'en ai tiré un post sur LinkedIn où vous pouvez télécharger un document de synthèse sur les 7 biais capitaux influençant (et limitant) notre capacité à coopérer, dont un est directement lié à notre sujet du jour.

Allez, c’est parti pour aujourd’hui !

👉 Au programme de ce numéro #13

1. 🧠 Quand la biologie dicte le pouvoir

  • Le biais hiérarchique de domination et de contrôle

  • Le pouvoir : un shoot de dopamine et de testostérone

  • La clarté du rapport au pouvoir : une nécessité pour les managers

2. 🔎 La compétence d’agressivité

  • Une compétence vitale

  • L’échelle de l’agressivité

3. 🌀 L'impact de la compétence d'agressivité sur la dynamique des relations

  • Agressivité et dynamique de groupe

  • Les stratégies pour réguler l’agressivité

  • L’agressivité vue à partir des positions de vie de l’Analyse Transactionnelle

  • Mini-cours : naviguer sur la courbe de l’agressivité


Presque tous les hommes peuvent faire face à l’adversité ; mais si vous voulez tester la capacité de quelqu’un, donnez-lui le pouvoir.

Abraham Lincoln

1. 🧠 Quand la biologie dicte le pouvoir

Notre rapport au pouvoir et à l’autorité est largement influencé par notre biais hiérarchique de domination et de contrôle.

Ce biais repose donc sur des milliers d’années d’évolution. Dès que nous avons eu besoin de coopérer, une organisation hiérarchique s'est imposée comme une nécessité. À tel point que dans tout groupe, qu’on le veuille ou non, des leaders informels émergent naturellement.

Nous avons un besoin hiérarchique implicite profondément ancré. Ce sentiment est une réponse évolutive à notre besoin de coopération et de survie en société.

Ce qui amène notre cerveau a une puissante affinité pour la comparaison sociale. Nous sommes « obsédés » (plus ou moins consciemment😜) par la position de chacun et de nous-mêmes au sein d’un collectif voire de la société. Elle nous importe.

Savez-vous, d’ailleurs, combien de temps nous faut-il pour repérer un visage dominant ?

  • 10 minutes ?

  • 1 minute ?

  • Seulement 40 millisecondes !

Cette rapidité témoigne de notre expertise à identifier les différences de statut d’un seul coup d’œil.

C’est peut-être normal que l’on y soit attentif puisque nous avons eu besoin d’un fonctionnement hiérarchisé pour survivre.

D’ailleurs, quand nous arrivons quelque part, combien de fois sommes-nous attentifs au positionnement de chacun et au nôtre. Ce sujet est suffisamment évoqué en coaching pour que je puisse dire que cela est vraiment fréquent !

Le pouvoir : un shoot de dopamine et de testostérone

Ensuite, quand on sait que monter dans la hiérarchie procure un véritable shoot de dopamine et de testostérone, on peut comprendre l’envie de gravir les échelons…

La montée en puissance d’un leader s'accompagne d'une libération de dopamine, renforçant son bien-être, et d'une augmentation de la testostérone, augmentant sa confiance en soi et son désir de maintenir son statut. Toutefois, cette hausse de testostérone réduit la synthèse de l'ocytocine, rendant les leaders plus égoïstes et moins empathiques envers leur entourage.

À ce sujet et en lien avec l’actualité, je vous invite à regarder ce documentaire intéressant 👇.


Le pouvoir nuit-il gravement au cerveau ? Public Sénat

La clarté du rapport au pouvoir : une nécessité pour les managers

Il est important que les managers comprennent leur propre rapport au pouvoir et l’impact de ce besoin sur le collectif. Ce sujet, détaillé dans nos précédents articles comme Manager en 2024 : l'autorité en question, reste central pour un management efficace.


Avoir un rapport sain à l’autorité et au pouvoir peut être soutenu (ou pas🫨) par une compétence peu connue sous ce format : la compétence d’agressivité. Cette compétence, lorsqu'elle est bien comprise et utilisée de manière constructive, peut devenir un véritable atout pour les managers.

Envie de travailler autour de ces sujets ?

1. 🔎 La compétence d’agressivité

Une compétence vitale

Cette partie de l’article s’appuie sur les travaux de Reynaldo Perrone, psychiatre et psychothérapeute, ancien professeur et médecin.

L’agressivité est vue comme une force vitale nécessaire pour créer, préserver et protéger la vie.

L'agressivité : une force vitale nécessaireL'agressivité : une force vitale nécessaire

💡 Différencier agressivité, agression et violence

L’agressivité n’est pas synonyme d’agression (une attaque explicite ou implicite) ni de violence (volonté de nuire ou de détruire).

Lorsque le vivant se trouve dans une situation difficile et se confronte à l’intimidation ou à l’épreuve, il lui faut de l’agressivité. Il en est ainsi pour toutes les espèces. L’humain en a besoin et s’en sert dans les interfaces relationnelles complexes auxquelles il participe.

Reynaldo Perrone

💡 La gestion de l’agressivité dans les systèmes

À la différence d’autres espèces, l’agressivité humaine n’est pas régulée uniquement par l’instinct et la nécessité mais aussi par la socialisation et les règles de vie en commun.

Dans un système constitué, l’agressivité de chacun influence le type de relations et les rapports de pouvoir entre individus, collectifs et organisations.

Reynaldo Perrone propose une conceptualisation de l’agressivité basée sur de nombreuses observations cliniques, permettant de comprendre les comportements observables, appris et intériorisés.

L’échelle de l’agressivité

L'échelle de l'agressivité à partir de la conceptualisation de Reynaldo PerroneL'échelle de l'agressivité à partir de la conceptualisation de Reynaldo Perrone

  • La ligne verticale représente l’intensité de l’agressivité.

  • Le niveau 0 représente l’agressivité potentielle.

  • La ligne horizontale correspond à l’évolution dans le temps, permettant d’analyser les comportements dans la durée.

💡 Les caractéristiques de chacun des 6 niveaux

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